L'enquête commence !

[HRP]
Bonjour Mortsure,

Avec l’accord de plusieurs de vos membres, je vous propose ici une petite intrigue, qui risque de pas mal vous surprendre… Réagissez, intervenez, interrogez, et surtout, amusez-vous bien.

* [EDIT Atalys : Index des chapitres]
* L'enquête commence.... Un cadavre. Une arrestation.
* L'enquête continue. Rassemblement des mordus.
* L'enquête continue (dans l'arrière-salle) Concertations, plan d'attaque.
* L'ombre de l'enquête Une ombre est repérée.
* Les carnets de l'enquête. A commencer par celui d'Atalys

[HRP]

Le sergent Tartifume entra dans la partie publique de l’Elyseum, accompagné d’une escouade de gardes. Les nains entrèrent les uns derrière les autres, bloquant au passage l’entrée de leurs lances.
La taverne avait mauvaise réputation, connue qu’elle était pour abriter criminels en tous genres, bandits, proxénètes, marginaux de tous poils.
Le sergent soupira. La nuit allait être longue. Les gardes quadrillaient le secteur, passant au peigne fin toute la zone. A lui d’interroger ces drôles.

« Allez allez les p’tits gars, ça m’amuse pas plus que vous, on va vous poser des p’tites questions, faudra être sage et bien répondre, comme ça on s’ra tous rapidement dans nos lits.
Donnez-moi une bière Tavernier, et on y va… »

Méthanos remit en place son veston et s'approcha du capitaine. Autour de lui, l’atmosphère généralement calme et sophistiquée s'était tendue. Un silence gêné n’était interrompu que par le cliquetis des armures les gardes en armes.
La plupart des soldats présents ne devaient pas pouvoir se payer une boisson avec leur solde, ici...


Le druide fit un signe à une serveuse de mettre la bière du sergent sur son ardoise puis se dirigea très près de celui-ci.
d'un ton confidentiel, il se commença:
"Euh... Bonsoir, excusez ma question sans détour mais qu'est que vous foutez ici? Je ne doute pas de la justesse de votre motivation, mais regardez bien autour de vous: est-ce réellement nécessaire de faire un tel remue-ménage?"
Joignant le geste à la parole, Méthanos écarta les bras pour présenter L'Elyseum: un salon de thé de luxe où les nobles, les connétables et riches marchands aimaient de retrouver après une journée de négoce ou de voyage.

"Je ne connais pas vos ambitions de carrière, mais je prendrai garde à qui je dérangerai, ici, à votre place, continua le druide d'un ton avenant. Peut-être que l'on peut vous aider? Vous cherchez quelqu'un de particulier ?"

Le nain toussa en rigolant.

"Mes ambitions de carrière ? Oh ben vous inquiétez pas pour ça hein, j'suis plutôt bien loti.

Z'êtes bien gentil p'tit père, façon de parler, mais quand y trouve un cadavre, bah y cherche. Et quand l'cadavre est d'vant une taverne, bah il entre, et il cherche encore plus.

Z'avez vu que'que chose vous ? Entendu un bruit ? Z'êtes qui d'abord ?"

Levant sa bière, le sergent Tartifume trinqua à la santé du druide, et vida sa chope d'une traite.

Dans la partie cachée au public de l'Elyséum, Kardenaar avait perçu l'arrivée des gardes, les sens aiguisés octroyés par sa lignée ne pouvait manquer quelque chose d'aussi peu subtile. Il savait également que Methanos s'était porté au devant de l'officier dirigeant cette escouade.

Pour de multiples raisons, Kardenaar ne tenait nullement à s'exposer, et il savait pertinement qu'il n'était pas le mieux taillé pour discuter avec le nain, pour peu que ce dernier soit un peu buté, le co-dirigeant des crocs savait qu'il n'aurait qu'une envie : aller à l'affrontement. Le genre d'ennui qu'il devait éviter pour préserver son statut et sa lignée.

En revanche d'autres pourraient trés bien aider Methanos à remplir ce rôle : jouer le jeu de l'officier, décourager ses questions, endormir sa méfiance...

Kardenaar se concentra aussitôt sur sa pierre et sa voix raisonna dans la conscience des mordus.

-Ici Kardenaar, nous avons un problème. Un officier nain et une escouade de gardes ont débarqué à l'Elyséum pour poser des questions. On ignore ce qu'il sait. Il parle d'un cadavre trouvé. Methanos est sur le coup. Que ceux qui peuvent l'assister y aille. Particulièrement sages ou camarilla.


Une fois ceci fait Kardenaar rabatit son capuchon et se plaça devant le rideau de l'arrière-salle, ses bras musclés croisés et son épée pendue à son baudrier, tout dans son apparence laisssant à penser à une sort de videur de ces lieux.

Lylywen entendit le message de Kardenaar et se crispa aussitôt. Un officier et une escouade de gardes, pas le genre d'évènements agréables pour sa communauté. Et un cadavre. De quoi attirer l'attention... Elle n'osa cependant pas apparaître dans le bar, de peur de perdre son sang froid. Elle alla donc rejoindre Kardenaar dans l'arrière salle.

Bah on n'avait pas besoin de ça...

Les Sages... manquerait plus que ça, tiens... Les connaissant, ils me mettraient le cadavre sur le dos, juste pour s’amuser... pfff...
Encore que... Si une escouade naine disparait, vous croyez que ça passerait inaperçu?

A peine Méthanos avait pu répondre au message de son chef de Famille qu'il tiqua: une pinte de bière à six pièces d'or venait de disparaitre en quelques secondes...Ecœurant...

"Qui je suis? Disons que je suis...Euh.. Actionnaire! Je suis un actionnaire de cet établissement et que pour rien au monde, je ne souhaite que ma clientèle ne soit importunée par des incriminations qui ne les concerne probablement pas.

Autrement, pour votre cadavre, c'est effectivement fâcheux et mauvais pour notre image... Dit Méthanos en réfléchissant. Je suis versé dans les Arts druidiques. Est-ce que je peux en savoir plus sur ce corps? avec un peu de chance, votre victime pourra s'expliquer d'elle même si ses blessures ne sont pas trop importantes..."

Tout en parlant, Méthanos scruta la salle. Deux...Quatre... Sept gardes, et probablement autant dehors. Ses sens sur-développés lui permirent de détecter d'autres détails probablement invisibles aux soldats : un couteau d'argenterie qui passa sous la nappe d'une table, des regards de clients inquisiteurs, des membres de la guilde en pleine ébullition télépathique, ou encore des videurs généralement très discrets se plaçant aux points stratégiques pour éviter tout débordement.

Puis reposant ses yeux sur le nain et le galon sur ses épaules.

"Je n'ai pas saisi votre nom, sergent....?"

"Tartifume. Sergent Tartifume.
Vous êtes actionnaire, crénom, vous d'vez être sacrément riche !
J'comprends bien que ça fasse fuir le client de nous voir tous ici, mais quand même, vous d'vez comprendre, j'ai un mort sur les bras moi... J'suis pas censé en parler hein... Mais mazette, ça f'sait longtemps que j'avais pas vu ça. En pleine fête des Brasseurs en plus.
Vidée de son sang, une elfe, ici... Rien dans ses affaires si ce n'est un tout p'tit carnet rouge. Qu'est-ce que j'fais moi... Bah j'enquête, j'me renseigne, j'essaie de comprendre. Laissée devant un bar, c'est pas pour rien.
On m'a même parlé d'une arrière salle un peu spéciale, j'vais p'tet aller faire un tour quand j'aurai fini ma chopine...

Tavernier, une autre."

"Une Elfe vidée de son sang", c'est clair que ça nous est adressé. Première chose: que chacun donne son positionnement et sa disponibilité. Jusqu'ici, pas de panique, mais je veux être prêt si ça tourne au vinaigre.
A l'évocation du sang, les sens de prédateurs du druide refirent surface mais ne laissa rien paraitre.
A la place, Méthanos soupira et re-fit signe à la serveuse de mettre la boisson à son compte. Ce nain allait lui couter cher... Par chance, la serveuse devina la pensée du druide et alla chercher dans la réserve "spéciale naine", tout aussi savoureuse mais bien plus alcoolisée. Cela permettait aux nains de s'effondrer de sommeil comme le reste des mortels: après dix pintes.

"Je vois... nous n'avons rien à cacher. Nous avons quelques pièces à l'étage pour nos clients les plus fidèles qui souhaitent un peu plus de confort ou d'intimité, ainsi qu'une porte dérobée derrière le comptoir qui mène dans une ruelle derrière... Mais j'imagine que vous voulez parler de l'autre pièce secrète à côté du deuxième comptoir. Je suppose que ce genre de secrets est difficile à garder à Forgefer...
Je vous y mènerai une fois votre bière servie à condition que vous me promettez que vous et vos hommes ne déplacerez rien à l’intérieur si cela ne concerne pas votre enquête."

*Autre lieu, dans une pièce non éclairée*
"Comment va t-elle ?" demanda Brünhild
"Toujours silencieuse" répondit une voie féminine.
"Je vois ... Je ..."

-Ici Kardenaar, nous avons un problème. Un officier nain et une escouade de gardes ont débarqué à l'Elyséum pour poser des questions. On ignore ce qu'il sait. Il parle d'un cadavre trouvé. Methanos est sur le coup. Que ceux qui peuvent l'assister y aille. Particulièrement sages ou camarilla.

"Je rien du tout. Continue ton travail, et tiens moi au courant. Je dois filer."

Pour qu'on en arrive à appeler la Camarilla, c'est que ça doit être un peu extraordinaire se disait la guerrière.
Par chance, sa pierre de foyer l'amenait directement à Forgefer.

*Forgefer*
Brünhild se hâta pour rejoindre Méthanos et savoir de quoi il en retournait ... au moment où elle entra dans la salle ...

"Vidée de son sang, une elfe, ici... Rien dans ses affaires si ce n'est un tout p'tit carnet rouge. Qu'est-ce que j'fais moi... Bah j'enquête, j'me renseigne, j'essaie de comprendre. Laissée devant un bar, c'est pas pour rien.
On m'a même parlé d'une arrière salle un peu spéciale, j'vais p'tet aller faire un tour quand j'aurai fini ma chopine..."

Brünhild fronça un sourcil et plaça son visage sous le nez du nain.

"Scuse moi le gradé, tu pourrais me montrer le carnet en question steuplé ?"

Sa voix avait perdu son habituel trait d'assurance et d'autorité.

Kardenaar avait noté la présence de Lylywen à ses côtés, quand elle apparut près de lui il hocha brièvement la tête, autant pour signifier qu'elle faisait bien de rester ici avec lui que pour ce qu'elle venait dire. Il reprit en chuchotant à voix trés basse, un murmure presqu'inaudible... sauf pour l'un des crocs.

-Ouais, espérons que c'est pas un dérapage de l'un d'entre nous. Pour le moment Methanos s'en sort bien. Attendons de voir.

Et Kardenaar resta concentré ainsi, ses sens auditifs déployés à l'extrême pour entendre ce qui se disait dans la salle du bar, surtout les paroles du sergent. Quand il l'entendit parler de l'arrière-salle il reprit dans la pierre.

-Methanos, l'arrière-salle, un spectacle genre représentation théâtrale spéciale qu'on donne à quelques initiés , ça me parait pas mal vu la configuration du lieu. Et continue comme ça, c'est bien.

Le sergent Tartifume regarda Méthanos avec gravité. Tout en vidant sa deuxième bière, il hocha la tête pour l'assurer de son sérieux.

"Vous inquiétez pas, j'bougerai rien, j'veux juste j'ter un coup d’œil, question de principes. J'prends ma bière et on y va."

Il faisait à nouveau signe à la serveuse lorsqu'une guerrière l'interpela.

"L'carnet ?
Mouais, pourquoi qu'j'vous l'montrerai ? Vous pensez qu'vous connaissez mon cadavre ? Une pôv' petite, bien mignonne. Deux p'tites traces dans l'cou, genre morsure de bestiole.
Et sinon rien, des habits simples, le p'tit carnet dans la poche, et un tabard roulé en boule, inconnu au bataillon. Marrant, impossible de lui donner un âge. D'habitude du premier coup d’œil, mais là... Jeunette au physique, mais les traits de quelqu'un de plus âgé. Bizarre j'vous dis.

Bon, on y va dans cette salle ? "

"Très bien, suivez moi", dit Méthanos.
Le nain lui emboita le bas suivi de près -un peu trop près selon Méthanos- par Brunhilde qui le toisait de toute sa hauteur.

Il mena le nain vers le fond de la pièce et passa derrière le comptoir. En silence, il fit un signe au tavernier qui hocha de la tête et se baissa pour passer un bras sous une table.
On entendit un déclic et un bruite de mécanisme.

Sous les yeux du nain, le plancher derrière le comptoir se déploya en escalier qui descendit dans les ténèbres.
"Voila, dit Méthanos. Je me permet d’insister sur votre discrétion! Et maintenant, si vous voulez bien me suivre... fit-il en commençant à descendre les marches. C'est très sombre mais c'est voulu, commenta t’il en disparaissant dans la noirceur. Ne bougez pas, je vais vous allumer une torche."

Plongé dans l'obscurité, la voix du druide semblait de plus en plus lointaine.
Ses pas raisonnait sur le sol manifestement en pierre.
soudain, plus un son.
En tendant l'oreille, on pouvait à peine entendre le brouhaha de l'Elyseum, pourtant quelques mètres au dessus.
Soudain, un son. Comme un gémissement lointain... ou un courant d'air, peut être...
"Ah, voila!"

Soudain, une lumière apparut devant le nain. L'elfe se tenait à quelques centimètres du nain, une torche à la main.
"Je vous présente la partie la plus secrète de l'Elyseum: son cellier !"


Le halo de lumière s'intensifia par enchantement, laissant place à des dizaines de tonneaux alignées dans un cellier extrêmement bien fourni. Sur sa gauche, des rangées de bouteilles en verre étaient alignées par âge et cépage. Derrière lui, un tuyauterie complexe partant de tonneaux grimpaient jusqu’à se perdre dans le plafond. Devant lui s'étalaient des tonneaux marqués à la pyrogravure avec des noms que tout nain connait depuis ses huit ans.
à droite, une porte menant à n'en point douter vers d'autres tonneaux.

"Comme je vous disais, nous aimerions vraiment que ce lieu reste loin des regards. Nos vins les plus précieux sont verrouillés dans la cage au fond, là bas, et seul le sommelier en chef en possède la clé. Cependant, nous préférons ne pas provoquer le diable.
Non pas que je considère vos amis comme criminels, mais nous avons déjà rencontrés des nains d'un enthousiasme...excessif, dirons nous... continua Méthanos esquissant un sourire complaisant.

Nous sommes très fier des travaux accomplis et nous envisageons déjà de creuser une troisième aile afin d'y entreposer diverses épices... Ces derniers temps, tout le monde veut gouter au Khafé de Strangleronce."

Mais revenons à votre enquête: vous dites avoir trouvé un cadavre devant notre établissement alors que nous n'avions rien vu et une enquète est déjà en cours? Je me trompe ou ce n'est pas exactement dans les habitudes des forces de l’ordre de Forgefer d'agir aussi rapidement?"

Le sergent Tartifume resta immobile et sans voix, chose rare chez lui. Il regarda un à un chaque tonneau, les couvant du regard comme s'il s'était agi d'un bambin. Décidément, cet endroit l'étonnait de plus en plus.

"Nom d'un nain de Sombrefer, ça c'est d'la réserve ou j'm'y connais pas. Vous inquiétez pas, j'dirai rien. Mais r'viendrai, pour sûr !

Et pour not' cadavre... Bah c'est vous qui savez si z'avez entendu quelque chose ou non.
Mais bon, fallait réagir vite. Cette pauvre petite, y'a bien des gens qui vont la pleurer, vous croyez pas ? Moi j'aime pô quand ça pleure, mais là franchement y'a qu'un troll pour rester de glace. Faudrait qu'j'réussisse à savoir qui c'est. Et si elle était sur vos marches, c'est bien pour une raison. Et mordue j'vous dis. Avec son p'tit tabard roulé en boule. Non, non, doit y'avoir une réponse ici...

Z'avez des ennemis ? Vous baignez dans un commerce illégal ? Z'avez d'jà vu des gens vidé de leur sang dans l'coin ? "

Brünhild ne lâchait pas le nain pendant toute la visite.
Elle semblait anxieuse.
Et puis toutes ces questions, ça commençait à devenir embarrassant à la fin !
Lorsque celui-ci évoqua de nouveau le cadavre, elle ne pu se retenir de le relancer sur un autre sujet qui visiblement l'accaparait beaucoup, esperant faire coup double et que le nain oublie ses questions délicates.


"Euh ... Je me dois d'insister le gradé. Tu parles d'un carnet rouge depuis tout à l'heure, hors, je connais très bien une personne qui tenait beaucoup à un objet répondant à ce signalement. Je souhaite au moins le voir de loin ... pour me rassurer, vous me comprenez ?"

Ces derniers mots furent prononcés sur un ton étrangement neutre.

"Elle est comment vot' personne ? Vous pourriez ptet v'nir jeter un coup d’œil au cadavre si vous pensez pouvoir m'aider.
Moi j'ai trouvé ces deux trucs là sur l'elfe."

Le sergent Tartifume sortit alors de sa besace un minuscule carnet rouge et un tabard représentant des crocs ensanglantés.

"Ça vous cause à vous ?"

Brünhild plissa les yeux en voyant le carnet, et ne daigna même pas regarder le tabard.
Pas besoin, elle savait maintenant.

De son sang-froid naturel, elle chercha à ne rien laisser transparaitre aux yeux du nain.
Sur un ton toujours aussi détaché elle lança :

"Non en effet, ça ne me cause pas. Je suis rassurée, ma connaissance doit bien se porter. Je ne vous tracasserai plus avec cette question idiote."

Elle marqua une pause, cherchant un moyen de s'isoler rapidement.

"ça vous embête si je vais au petit coin vite fait ?" dit-elle

La guerrière n'avait pas perdu une miette de la conversation de Brünhild et du nain. Elle les avait suivis discrètement, restant suffisamment en arrière pour ne pas être tentée de croquer le Sergent. Lorsque Brünhild partit, Lylywen tenta de l'intercepter.

C'est pas ton genre de t'excuser pour aller pisser. Je te connais ! Qu'est-ce qu'il y a ?
Fais gaffe, le nain va nous repérer si on ne fait pas attention !

Le sergent Tartifume eut l'impression que l'humaine en savait plus que ce qu'elle voulait bien dire. Les objets semblaient lui rappeler quelque chose, ou quelqu'un. Mais il n'eut pas le temps d'intervenir. En soupirant, il regarda une dernière fois les tonneaux avant de se tourner vers son guide le druide.

"Bon, elle est très bien cette cave. Mais y'a rien qui concerne mon enquête ici. Allez on y va, pièce suivante s'vous plaît.

Brünhild se pencha vers son amie de longue date :

"On est dans la merde de kodo, Gamine ! Je t'expliquerai plus tard. En attendant, va aider Méthanos à foutre tout ce beau monde dehors, veux tu ?"

Elle tourna les talons et remonta à l'étage, pour trouver un coin moins exposé à la vigilance du gradé nain.
A l’abri des regards indiscrets elle concentra sur sa pierre.

- Brünhild pour son Sire. Il faut que l'on se voit. Il y a un corps très gênant devant l’Elyseum.
- A tous, il faut que ces nains et ce corps déguerpissent au plus vite !

Elle prit ensuite le parti de s'assoir à une table en plein milieu de la salle, pour que les gardes puissent la voir, et aussi être tout de suite au milieu de la mêlée si tout ne se passait pas comme prévu, et couper la retraite du sergent resté en bas.

Métrhanos fit non de la tête:
"Désolé, ça ne me dit rien, mentit le druide. mais en ces temps troublés, peu de choses surprennent... A peine avons nous fini la campagne en Norfendre qu'Aile de Mort apparait pour détruire le monde... les dieux seuls savent quel sera le prochain fleau, et encore... Nous autres les elfes, on est, je pense les plus mals lotis: On vient de perdre notre immortalité et on se demande quel sera le prochain prix à payer...Méthanos soupira.

Bref! vous avez raison, ne nous abattons pas et poursuivons. Où souhaitez vous aller maintenant? la pièce du fond n'est qu'une autre cave. Souhaitez vous inspecter les chambres? à cette heure-ci, elles sont probablement vides, mais si vous le souhaitez, je suis certain de pouvoir vous trouver un peu de compagnie..."

Kardenaar avait perçu le manège de Brunhild, il e avait même entendu assez, à la suite de la guerrière il parla de nouveau dans la pierre.

-Methanos s'occupe de décourager l'officier nain, on lui laissera le temps qu'il faudra. Un combat ouvert ici avec les nains serait une catastrophe pour la mascarade et nous mettrait dans une position intenable. Ca ne doit être que du tout dernier recourt.

Non pas qu'un petit carnage aurait déplu à Kardenaar mais les implications étaient bien trop graves pour se permettre de laisser la situation dégénérer, il fallait que tout le monde garde la tête froide.

-En parlant de la mascarade, une fois que Methanos sera arrivé à faire partir notre invité indésirable, il va falloir qu'on aie une petite discussion. Tu as l'air d'en savoir long sur ce qui s'est passé et j'ai hâte d'en savoir plus.

Kardenaar se renfonça dans ses pensées, si un mordu avait dérapé et qu'il n'était pas de sa lignée, celle dont il était originaire aurait à s'expliquer, peut-être qu'un autre mordu passerait en jugement... le jeu des familles allait de nouveau bouger...

" Les chambres ? Mouais, pourquoi pas.
Mais on m'a surtout parlé d'une arrière salle où on entre avec un mot de passe, sanguin ou quelque de ce genre. . Des bruits de couloir hein, mais quand même. Qu'est z'avez à m'dire là dessus ? "

Seule, installée sur un divan de velours rouge sombre adossé au mur face à la porte d'entrée, elle embrassait du regard la quasi totalité de la pièce principale.

Elle avait commandé un "4 saisons", cocktail prisé par les femmes fréquentant l'établissement, alliant subtilement plusieurs liqueurs à un vin effervescent. Elle le sirotait du bout des lèvres, comme à son habitude, lorsque le sergent et son escouade avaient fait irruption. Elle avait posé ses yeux aciers sur les nains, observant leur ballet sans sourciller.

Elle avait dû laisser son manteau au vestiaire : les seuls effets près d'elle semblaient être un étui rectangulaire en métal argenté, richement travaillé, posé sur la table près d'un briquet, tout aussi ouvragé, et un livre à la couverture vierge. D'une main, elle actionna le mécanisme de l'étui qui dévoila une rangée de tabac méticuleusement roulé dans de fins cylindres de papier. Elle en fit glisser un hors de son logement et l'inséra dans un fume-cigarette en jade. Le briquet émis un bruit sec lorsqu'elle l'alluma. Elle tira une longue bouffée qu’elle laissa ensuite s’échapper en fines volutes, lentement.

Toute sa personne semblait n’avoir cure du remue-ménage des nains, mais son regard allait et venait, ne perdant rien de ce qu’il se passait dans cette salle. L’intensité du brouhaha général n’avait pas changé, mais son chant était différent. On s’interrogeait, on s’offusquait, on trépignait sur sa chaise, on tendait le cou. Certains avaient essayé de sortir rapidement voyant les gardes, mais ceux-ci semblaient bien déterminés à ne laisser partir personne pour l’heure. Le sergent ayant été conduit dans une autre salle, l’attente allait être leur compagne pour un moment.

Elle porta de nouveau sa flûte à ses lèvres, puis le reposa délicatement. L’extrémité rougeoyante de sa cigarette conférait une lueur étrange à son regard.