La fin d'un cycle ... il est temps.

Strear était assis, face à la grande carte des Royaumes de l'Est. Depuis quelque temps, il combattait plus au sein des Juges qu'avec ses compagnons d'antan, les autres vampires. Le repaire, les autres vampires, la communauté ... Cela avait-il encore une signification pour Strear, un des plus anciens ? Accaparé par la guerre, par les Juges, voulant frapper toujours plus fort au coeur de la Horde, le paladin s'était doucement laisser bercer par la désillusion car les autres avaient leur propre vision du monde, et voulaient faire avancer les choses à leur façon, sur d'autres axes, non moins honorables, mais nul ne pouvait être de tous les fronts. Doucement, mais sûrement, ils avaient passé de moins en moins de temps ensemble, et s'étaient doucement divisés en factions, plus encore que les familles. Rares étaient ceux qui fréquentaient encore tous les autres.

Strear vint au château une dernière fois, regarda amusé les uns taquinant les autres, untel affairé à quelqu' expérience, tel autre affûtant une lame. A quoi bon rester ? Il restait tant à faire, et tant de combats à mener, il fallait mobiliser d'autres ressources, et viser plus haut encore.

La neige tombait doucement, comme lors de sa venue, il y a bien longtemps, plus longtemps que la mémoire de bien des générations ... Strear fit le tour et salua chaleureusement les autres vampires, et les worgen qu'il avait toujours défendus. Certains avaient compris son regard, il en était certain.

Devant le château, il regarda le ciel d'où tombaient les flocons qui venaient se déposer sur sa cape. Il rabattit sa capuche et enfourcha son destrier. Il lança un dernier regard au château, et se lança au travers des flocons où il disparut.

Ce jour-là, Leeröy était de passage au château. Certains membres étaient présents, vaquant chacun à leurs occupations.
La demeure semblait plus glaciale qu'à son habitude, le worgen avait un mauvais pressentiment.


Il décida de prendre l'air, celui du château lui semblait étrangement étouffant.
Arrivé devant la porte d'entrée, il vit l'un de ses compagnons, seul et immobile. Il s'agissait de Strear le paladin reconnu de la guilde. 


Le guerrier admirait ce genre de personnage dont le nom ressortait dans certaines histoires de comptoir après les batailles contre la Horde. Des "héros" comme certains aiment les appeler.
Pour le guerrier, le terme correct serait "Justiciers" et cela collait parfaitement avec Strear.


En s’approchant de lui, il se remémora les histoires de son ami chaman pandaren dans lesquelles il expliquait que le paladin se battait toujours jusqu'à son dernier souffle, qu'il refusait la défaite et qu'il mettait tout en oeuvre pour s'emparer de la victoire. 


En arrivant, à sa hauteur, Leeröy remarqua que Strear fixait le ciel, pensif. Cette expression lui rappela les réunions durant lesquelles le paladin luttait pour la défense des worgens, cherchant l'argumentaire le plus adapté et le plus percutant. En partie grâce à son combat face au Conseil, Strear avait permis aux worgens de vivre libre chez MortSure et également de faire siéger, pour la première fois, un worgen avec le Conseil. Il lui devait beaucoup et n'avait jamais pris le temps de le remercier comme il se doit.


Sans un mot, Strear avança vers son fidèle destrier qu'il enfourcha. Le worgen avait bel et bien compris dans son regard qu'il avait dû prendre une importante décision dont le sacrifice semblait lourd. 
Peu importe les raisons de son départ, Leeröy était incapable de l'arrêter. Non pas parce qu'il ne le pouvait mais parce qu'il ne souhaitait interférer sur le choix d'un frère d'armes et avant tout, d'un homme.


Le paladin se retourna une dernière fois en direction du château avant de partir au galop.


Avant de le perdre de vue, Leeröy s'exclama distinctement: "Merci....pour tout..."


Le cœur serré, il regarda Strear, le valeureux et brave paladin, s'éloigner du château et de MortSure. Le guerrier n'espérait alors qu'une chose pour son compagnon: que de belles et nouvelles aventures l'attendent...