Décidément, ces terres de Draenor étaient pleine de surprises. L'installation s'était faite plutôt facilement, les hommes s'étaient affairés à la construction du bastion qui n'avait eu de cesse de s'améliorer une fois que les solides fortifications avaient été édifiées.
Strear était assis dans la grande salle avec les officiers, lesquels commentaient activement la grande carte parcheminée déroulée, qui n'avait de cesse d'être alimentée d'annotations mentionnant des informations tactiques sur les positions de l'ennemi et les routes d'approvisionnement en cours d'établissement.
Pensif, il murmura
" Partons où nous nous rendons, nous continuons la guerre ... cela cessera-t'il donc un jour ? ". L'un des officiers l'avait entendu et l'observait. Le paladin releva la tête et observa ses hommes. Les traits tirés, les yeux cernés, ils n'avaient point démérité depuis leur arrivée en Draenor, et plus encore pour sécuriser la vallée d'Ombrelune. Les permissions étaient lointaines, mais souvent, une lettre arrivait, et lorsqu'elle s'adressait à l'un de ceux qui étaient encore vivants, les nouvelles de la famille de l'un devenaient un peu celles de la famille des autres, apportant du baume au coeur de chacun.
Strear se leva et ajourna la réunion. En sortant du fortin, il vit que les soldats s'étaient affairés à décorer un sapin pour les fêtes du voile de l'hiver. Le paladin sourit chaleureusement et fit un hochement d'acquiescement. Il fit sceller un cheval et quelques minutes plus tard, remit un rouleur de parchemin scellé à un jeune courrier qui le prit de ses mains en le saluant. Strear acquiesca en direction du messager, lequel enfourcha la monture et disparut après avoir passé la grande herse ...
Le lendemain, en milieu de matinée, l'alarme se mit à sonner. Le tocsin mobilisa immédiatement les troupes qui s'activèrent dans tous les recoins du bastion. Strear traversa la place, à la rencontre du sergent Crowley qui arrivait au pas de course.
" Notre courrier est de retour Général, il est accompagné d'une section arborant les couleurs du général Horlm. Le général lui-même semble être des leurs. "" Faites-leur bon accueil, qu'ils me rejoignent dans la grande salle. "Quelques instants plus tard, Le général fit son entré suivi de deux de ce que l'on pouvait supposer être des aides de camp, bien que leurs armures lourdes pouvaient laisser présager du contraire. Strear se leva et fit signe au général de s'asseoir, ce que fit ce dernier. Un des hommes tira une chaise pour s'asseoir.
Le paladin le toisa et lui énonça sèchement
" Pas toi " L'orque regarda le général, interloqué, et ce dernier lui fit non de la tête, se tournant ensuite vers Strear.
" Général Strear, vous m'avez fait demander urgemment, c'est quelque chose de peu commun en ce moment, ce genre de requête chez l'ennemi. Néanmoins, nos rencontres de par le passé m'ont mis en confiance et j'ai décidé de vous accorder audience. Que voulez-vous ? "" Général, des deux côtés de la vallée, les humanoïdes pansent leurs plaies, nous préparons les fêtes du Voile de l'Hiver, et je présume qu'il en est de même par chez vous. "Le général regardait Strear, d'un air interrogateur, sans doute plus proche de l'incompréhension que du questionnement.
" Je propose une trêve d'une semaine. Aucune attaque, chacun reste dans ses positions. Je vous propose également d'échanger les prisonniers capturés ces derniers mois "" L'état major n'acceptera jamais que nous rendions les officiers " coupa brutalement Horlm.
" L'état major ... je ne manque pas d'officiers général Horlm ... je présume que vous non plus " répondit Strear en souriant, sachant pertinemment le contraire.
Fixant fièrement Strear, Horlm renvoya
" Absolument général, hormis les officiers, j'accepte votre proposition. Nous nous connaissons depuis désormais longtemps, je sais que vous tiendrez parole. "" Sur l'honneur " dit alors paisiblement Strear.
" Sur l'honneur " répondit fermement Horlm.
Les deux se levèrent et prirent le chemin du promontoire devant le manoir.
" Mais cela sera de courte durée, ça ne sera pas suffisant pour amasser de nouvelles troupes ni obtenir des renforts. A peine un répit, n'attendez rien de plus " lança Horlm, moqueur.
" Bien entendu " répondit Strear
" Que pensez-vous de l'inauguration qui vient d'avoir lieu Horlm, vous y êtes pour beaucoup vous savez ... "L'orque plissa les yeux et émit un grognement de rage mais se contint et retourna dans la cour, d'où il repartit avec les autres sans même se retourner ...