[Accepté] Kiriothess - Mage feu

"Caverne Lugubre, Forgefer.

La devanture est sobre. Aucune vitre n’offre de visibilité sur l’intérieur du bar. « Elysium ». Les lettres couleur sang se détachent sur le noir de l’enseigne. Le bar gothique est réputé abriter toute sorte de personnages : lettrés, cultivés, nobles, comédiens, musiciens... et d’autres aux activités moins louables : bandits de haut-vol, entraineuses, mercenaires… pas de petites frappes cependant. Quelque soit le domaine d’activité de ceux qui le fréquentent, l’Elysium semble regrouper les hautes sphères. Je pousse la lourde porte.
La lumière est tamisée, et mes yeux distinguent un guéridon et un vestiaire sur la droite du vestibule. De grandes tentures de soie noire habillent les hauts murs de pierre. Une jeune femme avenante me propose de prendre mes effets, et m'invite à pénétrer dans la salle principale d’où proviennent une multitude de sons divers : conversations, rires, musiques, verres qui s’entrechoquent. Derrière le rideau séparant le vestibule du bar à proprement parler, je vois passer une hôtesse courtement vêtue, portant un plateau de boissons variées.
Je faits néanmoins savoir à la jeune femme face à moi que je désire rencontrer les propriétaires.
" - Il parait que vous avez une cuvée spéciale de certains breuvages, est-il possible d'y gouter ? "
La jeune femme me prie de patienter et s’éclipse un instant, s’engageant dans un étroit couloir derrière elle. Quelques instants plus tard, elle réapparait et m'intime de la suivre. Je m'engage à sa suite dans la pièce principale, puis elle me désigne une porte close, dissimulée derrière un lourd rideau de velours rouge. Un mastodonte à l'air fort peu aimable garde ce passage. A mon approche, il lance :
" - Comment est la nuit ? "
Connaissant le sésame, je lui réponds simplement :
" - Sanguine. "
D'un geste du menton, il valide mon laissez-passer ; je pénètre dans une pièce haute de plafond, faiblement éclairé par un feu éternel brûlant en son centre. La température y est néanmoins fraîche.

Un regard circulaire me permet d'observer l'endroit où je me trouve : des tentures riches, des candélabres finement sculptés. Le confort est de mise et je me dis en mon for intérieur que ces gens savent comment vivre, ce qui détonne d'ailleurs assez avec le reste du boui-boui dont j'ai franchi la porte il y a quelques minutes. Plusieurs personnes me fixent et semblent attendre. J'en reconnais certaines pour avoir déjà eu l'occasion de côtoyer leurs champs de bataille, d'autres pourtant me sont encore inconnus. Je ne sais si ce sont ces prunelles qui me vrillent ou la fraîcheur ambiante qui me transit les os mais j'ai l'estomac retourné... ou alors est-ce simplement dû au Kaja'Cola que Wryggo a encore essayé de me faire engloutir. Je ne comprendrai jamais l'engouement de mon maître pour cette boisson étrange. Si encore celle-ci m'avait apporté une idée m'aidant à mieux appréhender cet entretien, mais non, elle m'a simplement permis d'inventer une aiguille enchantée qui m'aide à coudre plus vite. Je déglutis. Non vraiment, cet endroit ne met pas franchement à l'aise. Je me raccroche à la flamme étrange qui chatoie au centre.
Le silence constant me fait prendre conscience que je vais devoir parler la première. Mais par où commencer ?
Je repense aux débuts, à cette ferme recluse dans les montagnes du Sombre-Comté. A la façon dont mes parents m'ont regardé la fois ou le gamin du boucher s'est vu nanti d'oreilles de cochon alors qu'il essayait d'arracher le bras d'une de mes poupées favorites. On n'aimait pas trop la magie dans ces contrées, et l'on m'a très vite fait savoir que mon « anomalie » ne serait pas longtemps tolérée. Après cet évènement je me contentais de m'entraîner lorsque je menais les vaches au pâturage, m'amusant à métamorphoser celles-ci en moutons. J'ai toujours eu horreur des vaches, elles me rappellent indéniablement ma tante Lisbell dont les pies tressautaient au rythme de ses gausseries intempestives alors qu'elle nous contait des histoires à dormir debout. Je grandissais ainsi, devant contenir cette énergie en moi. Je n'en connaissais ni l'origine ni l'étendue, mais j'étais chaque jour plus curieuse et avide de repousser mes limites.
C'est lors d'une excursion de nuit à l'auberge de la Fierté du lion que je rencontrai Wryggo pour la première fois. Il était de passage en Elwynn afin d'y présenter ses nouveaux tours en pyromancie. Il ne collait pas exactement à l'idée que je me faisais des puissants mages que l'on citait dans certains recueils mais il savait manier les flammes, et le flamboiement qui émanait en volutes de ses doigts m'inspiraient plus que jamais. Je décidais de le suivre, camouflée sous l'aspect d'un mulot donc la queue était trop courte et le poil trop long (je me suis longtemps faite chambrer la dessus d'ailleurs) et l'observais dans son quotidien aussi discrètement que possible. J'avais du mal à me faire à l'idée que l'homme que j'avais sous les yeux, alliant cette manie étrange d'avoir souvent les doigts fourrés dans son nez, d'ingurgiter plusieurs bouteilles de Kaja'Cola par jour, ou de s'essuyer constamment les mains sur le pan de ses robes, pouvait être un magicien vraiment crédible. Pourtant il émanait de sa personne une énergie puissante et étrangement attirante.
Il finit par lancer un jour qu'il était assis dans un vieux fauteuil miteux, un grimoire entre les mains, sans même lever les yeux de l'ouvrage :
" - Tu vas te décider à te montrer aujourd'hui ?"
Je frémissais des moustaches, me demandant si c'était à moi qu'il s'adressait. Me rendant à l'évidence qu'il n'y avait pas d'autre signe d'existence dans les environs, je reprenais forme humaine. Son sourire goguenard en ma direction me fit m'empourprer.
Nous ne nous sommes plus jamais séparés depuis. J'approfondissais mon potentiel en pyromancie et je ne m'y révélais pas mauvaise. Je pouvais enfin débrider tout ce que j'avais contenu jusqu'alors et même si mes maladresses et mon impatience du début nous valurent de changer plusieurs fois de logis pour cause d'incendie, je finissais par me montrer bonne élève. Nous finîmes par convoiter l'enseignement de Dalaran, ce qui représentait une sacrée expédition pour moi qui n'avait jamais quitté les contrées des Royaumes de l'est.
De péripétie en péripétie, nous en arrivâmes à la porte de la Caverne lugubre. Il était convenu qu'il se présente le premier. Il suspecte en ce clan certaines origines dont il n'a pas encore voulu me parler et me retrouver en un sens dans cette ignorance n'arrange en rien mon malaise.
Et me voilà plantée comme un piquet, épiée et dévisagée dans le silence comme face à un jury devant lequel l'on a pas le droit à l'erreur. Mais ce silence a bien assez duré.
" - Messieurs, dames, bien le bonsoir. Me voici en ces lieux pour vous faire part de mon envie de rallier vos rangs."

[HRP]
PERSONNAGE :

Nom : Kiriothess
Caractère (en 2, 3 mots) : Cynique, curieuse, bonne vivante.
Classe et Niveau : Mage de cercle 85.
Spécialisation et pourquoi : Pyromancie, parce que les Arcanes on en a trop mangé à Lich King, et parce que c'est beau et ça explose.
Race et sexe : Humaine femme.
Métiers : Couturière et Enchanteresse.


JOUEUR :

Age : 26 ans.
Connaissance du JDR : J'ai commencé le JDR avec mes débuts sur Wow il y a cinq ans et des brouettes (et oui déjà), côté horde sur le serveur de la Croisade écarlate. J'ai pris beaucoup de plaisir à prendre part à de nombreuses séances de Role Play improvisé, ou chacun s'implique de manière égale, apporte son lot d'imagination pour pondre des trames cohérentes par le biais de quêtes et d'exploration du monde d'Azeroth. J'ai encore continué en migrant sur le Culte, mais ce RP s'est hélas au fil du temps changé en ce que j'appelle non sans raison du rp dinette... ou l'on passe son temps libre à aller au bal pour exhiber fièrement ses robes. L'arrivée et la recrudescence des elfes de sang m'a également très vite calmé (sachant que cette race m'insupporte) et je me suis vite rendu compte que pour une grosse majorité, certains ont tendance à faire l'amalgame entre le RP de leur personnage et leur besoins sexuels irl... Ainsi donc j'ai arrêté le RP mais je garde toujours l'espoir de retrouver un mode de JDR complet et poussé au sein de ce jeu.

Expérience dans WoW : Comme cité plus haut je suis sur le jeu depuis un peu plus de cinq ans. J'ai commencé côté horde avec une jeune trollesse. J'ai découvert tout le contenu Vanilla jusqu'à Naxxramas que je n'ai malheureusement pas eu le loisir d'explorer pour cause de pause. J'ai repris à la sortie de BC et ai effectué tous les raids de cette extension. La période Norfendre a été plus chaotique dans le sens ou arrivée niveau 80 je me suis faite hacker mon compte (vive les farmeurs chinois) et me le suis vu geler définitivement, n'ayant pu le récupérer pour des raisons personnelles, j'ai du joyeusement remonter mon mage sur 80 niveaux (oui en effet j'ai la foi). J'ai ensuite exploré Naxxramas deuxième du nom, fait quelques try non convaincants sur l'épreuve du Croisé, puis arrêté quelque part à la sortie d'Uldum par perte d'interêt pour le jeu. J'ai de nouveau repris pour ICC, que j'ai exploré tardivement, vers la fin de LK. Je suis ensuite passé côté Alliance et me suis fait une joie de redécouvrir le jeu par le biais d'une faction différente. Côté PVE HL sur Cata je dirai qu'il est quasiment néant. Hormis quelques sortie en votre présence, le PVE dans mon ancienne guilde se résumait à des try sans grande conviction sur Magmagueule (manque d'effectif, rosters bancals, perte de motivation des troupes, etc...).
Sinon je possède entre autres également un paladin spé Protection de niveau 85 ainsi qu'une chasseresse Précision de niveau 85 également.

Anciennes guildes et pourquoi les avoir quitté : Alors autant dire qu'en cinq ans, des guildes, j'en ai côtoyé, et pas qu'un peu, de là à vous les énumérer je préfère éviter sous risque de vous plonger dans un profond coma... Généralement je les ai tout bêtement quitté pour cause de dissolution. J'ai quitté la dernière car celle-ci non content de se retrouver dépourvue de GM actif, a aussi cessé tout event concernant le PVE HL, ce dernier ne répondant de toute manière plus à mes attentes.

Pourquoi MortSure : Pour vous avoir côtoyer en raid, je dirai que l'ambiance générale et l'efficacité des membres de votre guilde correspond à ce que j'attends.

Comment avez-vous connu MortSure : En temps que pick-up récurent dans vos raids.

Disponibilités, temps de jeu : A peu prés tout le temps, sauf imprévu ou sortie IRL.
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Ça je l'avais bien compris que la patience n'était pas de mise en ces lieux... La modestie non plus d'ailleurs. Je n'aime pas vraiment la façon dont on me traite d'enfant écervelée qui vient s'aventurer par hasard dans la tanière du grand méchant loup. Mais j'imagine que ce petit manège apparent n'est qu'une manière bien à eux de me tester. Pas seulement moi mais tous ceux qui ont déjà foulé ce tapis, fixé cette même flamme et croisé ces mêmes regards emplis de sauvagerie farouche. Je retiens un soupir d'impatience. Cette provocation directe m'a fait étrangement perdre le malaise ressenti de prime abord. Je soutiens le regard de la guerrière.

- Inutile de prendre toutes ces précautions jeune dame, je n'avais pas l'intention de vous agresser... à moins que ce ne soit mes souliers qui vous fassent envie ?
Pour faire simple je vous répondrai que ce qui m'attire dans votre clan est un besoin irrépressible d'apprendre toujours plus. Vous dégagez au combat une puissance qui va au-delà de l'imagination. Elle ne vient pas du simple fait d'un entraînement intense car impropre à chacun mais plutôt due à une harmonie entre vous tous. Je ne veux pas dire par là que chaque individu en soit n'a pas son pesant de pouvoir, bien au contraire. J'ai simplement noté que celui-ci est décuplé par votre union. Comme si vous combattiez à l'unisson, reliés dans une même entité. Je me suis beaucoup creusé la tête et il y a quelque chose de spécial en vous. Quelque chose que je n'ai pas encore eu le loisir de découvrir.
Alors bien évidemment vous allez me demander qui je suis pour prétendre pouvoir accéder à cette puissance. Vous allez sûrement me traiter de gamine encore une fois ou deux, peut-être même vous creuser l'imagination pour m'affubler de nouveaux sobriquets pas toujours très respectueux. Je ne prétends pas avoir un pouvoir ultime, mais je pense pouvoir affirmer avec justesse que j'ai fais mes preuves au combat. Je ne suis pas ici pour un échange d'invectives mais pour parler avec sérieux d'un engagement et d'une loyauté sans fin de ma part avec l'espoir en retour d'évoluer toujours plus.
Navrée si ma hardiesse vous parait inconvenante, mais j'ai bien trop longtemps subit la barrière de l'ignorance et de la stupidité de l'homme pour baisser les bras et me laisser piétiner aujourd'hui devant vous.

J'affiche une moue dubitative. On croirait que cette femme a gobé un glacier entier. Sa question m'interpelle, peut-être que la créature qui se trouve devant moi est bien plus vieille qu'elle ne veut bien le laisser paraître. Peut-être a-t-elle connu plus de guerres que ces arbres anciens qui trainent leur carcasse dans les camps druidiques.

- Peut-être ma notion d'engagement vous a t-elle échappé. Je n'ai pas décidé de mettre les pieds ici sans m'attendre à un compromis et celui qui s'accompagne du pouvoir est souvent de taille. Je n'ai rien à perdre. Il n'y a qu'un être en ce monde qui serait susceptible de me faire changer d'avis et il fait à présent partie de vos rangs. Si je fais demi-tour maintenant je ne perds pas uniquement ma soif de puissance mais quelque chose de beaucoup plus cher. Que je parte ou reste mon "essentiel" est déjà compromis.