Bataf sauta de son mécanotrotteur et atterrit lourdement avec le bruit caractéristique des gens qui portaient de la plaque. Il mena son engin par la bride sur quelques mètres avant de le désactiver devant la taverne. Il régla la sécurité de l’appareil sur « fragmentation » et jaugeant l’établissement. L’eylséum .
Va f’loire que j’m’tienne bien. Se dit-il en crachant sa chique dans un bruit sonore. Il arriva à la porte et la poussa. La porte vola sur ses gonds et se fracassa sur le mur. L’hôtesse poussa un cri de surprise avent de baisser les yeux et de découvrir le nain. Ce dernier se tenait immobile, un bras fumant en avant, visiblement surpris par son act.
« Tiens s’marrant, normalement, s’fait pas ça… » Déclara le nain qui reprit vie, l’air de rien. « J’viens voir vo’t patron »
-Il n’est pas là monsieur, s’excusa l’hôtesse. Je vous débarrasse ? demanda t’elle en regardant les deux haches qui dépassaient largement du dos du nain. Le nain la foudroya du regard.
« Tu m’touche, j’t’éclate dit-il spontanément
« Bien sure, excusez moi reprit la femme. Une boisson peut-être ?
-Ah ouais v’la! J’veux d’vot’ cuvée spéciale !
« Suivez moi je vous prie. Dit la serveuses, trop content de se débarrasser de l’énergumène.
Le nain traversa donc l’établissement, ne manquant pas de se faire remarquer par tous les clients : le nain était vêtu de tout un attirail de plaque, de sangles et d’appareil mécaniques. Arrivé dans l’antichambre, un colosse lui barra la route.
« Comment et la nuit ? »
Le nain répondit par un marmonnement dans sa barde. Le colosse sourit et s’approcha, l’air menaçant. Il se pencha et répéta.
« J’ai dit, comment est la nuit ? » voyant que le nain ne lui répondait pas, le colosse posa son immense main sur l’épaule du nain, prêt à le reconduire de gré ou de force.
En un instant, le nain posa à son tour sa main sur le bras de son interlocuteur et l’empoigna. Dans son dos, un bruit de moteur se fit entendre tandis que la prise du nain allait croissante telle une poigne de titan. En moins de quelques secondes, le colosse était à genou, agonisant.
« Et j’tai r’pondu sanguine. Comme ta tronche si j’continue s’pèce de cul d’troll ». Répondit le nain. Le colosse tomba a genoux avant jeter contre le mur comme une poupée de chiffon.
Le nain fit un grand pas pour enjamber son adversaire se tordant de douleur avant de pénétrer dans la pièce sombre derrière la tenture. L’air y était humide et froid malgré le feu en son centre. Paradoxalement, la pièce était aussi plongée dans l’obscurité malgré l’âtre.
Le nain passa sa main dans son heaume et abaissa une visière. Ils étaient là, il décelait leurs halos d’énergie thermographiques.
Le nain se déplaça vers une table en fouillant dans une se ses multiples besaces. Il en sortit deux longues canines ensanglantées qui posa d’un geste brutal sur la table.
De son autre main, il dégaina une de ses haches géantes.
« Voila ! Cria-t’il presque.J’m’appelle Bataf trois doigts ! J’ai eu s’lui là mais l’est plus près d’mordre… ça m’plait et j’veux en être. Y’ s’passe quoi maint’nant ? »